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AIDE

mise en ligne : 12 mars 2002 mise à jour : ... auteur : N. Nimeskern
validation par : Monsieur le Professeur J.M. Mercier
 

La forme des différents os de la face n’est pas uniquement influencée par la forme du crâne. Différents autres facteurs interviennent.

Ces facteurs sont

  • Génétiques tout d’abord, il existe des traits familiaux héréditaires. Certaines familles ont ainsi des caractéristiques qu’elles se transmettent de génération en génération.
  • Hormonaux, la poussée pubertaire avec le déversement d’hormones de croissance et sexuelles stimule plus ou moins la croissance des os de la face (et du reste du corps).
  • fonctionnels: la respiration, la mastication, la déglutition, la phonation, la parole, sont des fonctions qui par les traction musculaires qu’elles exercent, réalisent une stimulation de la croissance osseuse dans certaines directions. Une grosse langue peut influer sur la taille de la mandibule...
  • Para-fonctionnels. Les para-fonctions sont des fonctions anormales pouvant avoir des répercussions. Par exemple, la succion du pouce ou d’une sucette, l’interposition de la langue entre les dents, une déglutition anormale, vont elles aussi, stimuler la croissance et donc modeler les os dans un sens, une direction, une amplitude qu’elle n’aurait pas du avoir en leur absence. C’est le classique exemple de la sucette provoquant un espace entre les incisives supérieures et inférieures...

Illustration : une grosse langue(def) comme celle-ci favorisera une pro-mandibulie.

Nous en arrivons aux buts de la chirurgie orthognathique

Étymologiquement, il s’agit de rendre les maxillaires droits, normaux. Quelle normalité allons nous chercher à atteindre et pourquoi ?

Quelle normalité ?

La chirurgie orthognathique tend à reconstituer les critères d’harmonie que nous avons vus plus haut.

Cliniquement

Il s’agira de retrouver des proportions, au mieux, harmonieuses.

du point de vu dentaire

Il s’agira de permettre une occlusion assurant un engrènement dentaire stable et non traumatisant, ni pour les dents, ni pour le parodonte, ni pour les articulations temporo-mandibulaires.

radiologiquement

Il s’agira de repositionner les points osseux de la manière la plus satisfaisante possible par rapport à l’analyse de Delaire. Cela ne sera pas réalisé de manière dogmatique. De multiples facteurs interviennent. Les possibilités opératoires, tout d’abord, les possibilités de traitement orthodontique comme nous y reviendrons, les spécificités anatomiques familiales, les désirs du patients etc ...

Principes

  • Quel que soit le geste envisagé ( le lecteur doit commencer à imaginer qu’il s’agit d'avancer ou de reculer la mandibule ou le maxillaire, de raccourcir ou de rallonger le menton !!!!) la situation finale devra engrener les arcades dentaires en occlusion. En présence d'un engrènement traumatique, il se produira un traumatisme occlusal gênant la fonction, induisant des douleurs et retardant, comme pour les fractures, la consolidation osseuse. La fonction correcte reste le but principal à atteindre.
  • Les dents et l’os alvéolaire qui les porte, peuvent être considérés indépendamment de l’os mandibulaire ou maxillaire. L’action que l’on aura sur eux sera orthodontique (le plus souvent). Ils peuvent donc être considérés comme une sorte de tiroir indépendant.
  • Les bases osseuses supportant l’os alvéolaire et les arcades dentaires peuvent être considérées, d’une certaine manière, de manière indépendante. Le maxillaire, la mandibule, la proéminence osseuse du menton représentent donc un tiroir maxillaire, un tiroir mandibulaire et un tiroir mentonnier ou symphysaire.
  • Le chirurgien maxillo-facial jouera sur ces tiroirs pour restaurer une fonction correcte, dans une harmonie des rapports des bases osseuses, ce qui se traduira de l’extérieur par un profil harmonieux.

En pratique

Différentes situations peuvent amener un patient chez son chirurgien maxillo-facial pour avoir un avis quant à une chirurgie orthognathique.

Cela peut être un patient présentant une anomalie qui est adressé par son médecin généraliste. La plainte peut alors être variable: douleur des articulations temporo-mandibulaires, ronflements ou troubles du sommeil, plaintes quant à l’aspect physique (menton trop prononcé, face trop longue, trop courte, excès de découvrement gingival au sourire etc) ou encore des plaintes fonctionnelles (absence de contact dentaire normal en certains points, dents excessivement basculées en avant ou en arrière etc...).

Cela peut être un patient adressé par un orthodontiste quand celui-ci estime que l’action qu’il peut avoir sur la croissance faciale et sur l’unité alvéolo-dentaire sera insuffisante pour corriger un décalage des tiroirs que nous avons vus.

Cela peut être un patient adressé par son dentiste quand celui-ci constate, par exemple, que le décalage des bases osseuses rend impossible la réalisation d’une prothèse satisfaisante.

Cela peut être un patient qui consulte, de lui-même, son chirurgien maxillo-facial après avoir trouvé des informations répondant aux questions qu’il se posait depuis longtemps quant à son aspect facial (peut être même après avoir consulté ce site ... :-) )

La prise en charge par le chirurgien maxillo-facial comprendra

Notons immédiatement que la présentation mathématique de ce raisonnement ne doit pas faire voir la chirurgie orthognathique comme une simple activité d’ébénisterie !!!!! Il serait trop simple de penser que lorsque l’analyse de Delaire montre que le point menton est trop en avant par rapport au point idéal au niveau duquel il devrait se trouver, la conduite univoque sera de reculer la mandibule ou le menton.

La décision thérapeutique s'appuie sur de nombreux autres arguments que nous ne présenterons pas ici.


Sources :

Cours de Monsieur le Professeur Mercier