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L’endocardite bactérienne et sa prévention

L’endocardite bactérienne, de manière très simplifiée, est la fixation de bactéries sur l’endocarde(def) et les valves cardiaques. La fixation et la multiplication de bactéries à ce niveau entraînent des dégâts tissulaires pouvant causer le dysfonctionnement du coeur, donc le décès. L’endocardite bactérienne est une atteinte grave, très grave où la mortalité n’est pas négligeable...

Le lecteur aura compris que les bactéries d’un foyer infectieux dentaire (pulpite granulome, parodontite etc...) pourront aller se fixer sur le coeur et y entraîner des lésions potentiellement mortelles. Le lecteur aura cependant aussi remarqué que devant la fréquence des foyers infectieux dentaires, s’ils étaient autant à risque de complication cardiaque, les lits de réanimation devraient être remplis de tels patients. Il n’en est rien ! Pourquoi ?

Parce que tous les endocardes et toutes les valves cardiaques ne sont pas égaux devant le risque de fixation bactérienne.

Trois groupes ont été définis par les experts

  • Le groupe des patients à haut risque cardiaque en cas de foyer infectieux dentaire. Ce groupe est constitué des patients ayant déjà été victime d’une endocardite, ceux présentant une cardiopathie dite cyanogène (def), ou ceux possédant une valve cardiaque artificielle. Les personnes de ce groupe ont un coeur très sensible à une infection bactérienne (une valve artificielle ne peut pas se défendre contre l’infection comme une valve saine).
  • Le groupe à risque cardiaque simple est constitué par les patients présentant différentes pathologies cardiaques que nous ne détaillerons pas. Les personnes de ce groupe, ont une sensibilité “intermédiaire” à l’infection.
  • Le groupe sans risque est le groupe des patients présentant certaines autres pathologies cardiaques dont on sait qu’elles ne sont pas plus susceptibles de s’infecter que les coeurs sains de la population générale qui constitue par ailleurs le reste de ce dernier groupe.

 

Quelles sont les implications pratiques ??

1) Le bilan infectieux dentaire, c’est-à-dire la recherche de foyers infectieux dentaires latents (def) ou patents (def) est réalisé dans de très nombreuses situations où la symptomatologie clinique pourrait être en rapport, ou favorisée, par des foyers infectieux dentaires. Et nous avons vu qu’il existe de très nombreuses manifestations des foyers infectieux dentaires.

2) Le fait d’envisager de réaliser la mise en place dans l’organisme d’un corps étranger dont on sait qu’il est sensible à la greffe de bactéries imposera de même, la recherche et l’éradication des foyers infectieux dentaires. C’est le cas lorsque l’on envisage de mettre en place une prothèse valvulaire cardiaque, un implant dentaire, une prothèse articulaire (hanche, genou etc...)

3) Le fait d’envisager de réaliser une immunosuppression thérapeutique à l’occasion d’une greffe d’organe ou d’une chimiothérapie, impose de même, d’éradiquer les foyers infectieux dentaires devant le risque de réactivation (def) de ceux-ci puis de migration bactérienne dans la circulation sanguine.

Dans tous ces cas, les patients sont confiés au stomatologue qui va

  • Déterminer à quel groupe de risque le patient appartient.
  • Rechercher et évaluer les foyers infectieux dentaires existants.
  • Traiter ces foyers infectieux dentaires selon leur nature et le type de risque que présente le patient.

 

Habituellement, les patients sont aussi vus par nos confrères O.R.L. car des foyers infectieux latents peuvent aussi exister au niveau des sinus...


Sources :

Cours entrant dans le cadre du DES C de Stomatologie et Chirurgie Maxillo-Faciale

Pathologie Maxillo-Faciale et Stomatologique J.P Levy G. Princ Masson 2° édition